Gaston Eloundou Essomba ministre de l’énergie au sommet de Africa Energy (Ph)
Une initiative du gouvernement camerounais présentée lors de l’Africa Energy Forum 2025 vise à transformer le paysage énergétique du pays avec un objectif de 3 000 MW supplémentaires.
L’annonce du Compact Énergétique camerounais lors de l’Africa Energy Forum 2025 en Afrique du Sud a marqué un tournant dans la stratégie énergétique nationale. Cette initiative, soutenue par la Banque mondiale et la Banque africaine de développement (BAD), place le Cameroun parmi les pays de la deuxième cohorte sélectionnés pour bénéficier d’un programme visant à « donner l’énergie à 300 millions d’africains ».
Le projet camerounais affiche des ambitions considérables : raccorder 8 millions de personnes supplémentaires au réseau électrique et produire 3 000 mégawatts supplémentaires d’ici 2030. Ces chiffres prennent tout leur sens dans un contexte où « près de 45% de la population n’a toujours pas accès à un réseau électrique fiable », souligne Zephyrin Koloko dans sa tribune.
L’analyste rappelle que « les délestages fréquents et les coupures intempestives plombent la productivité des entreprises et pénalisent le quotidien des ménages », illustrant l’urgence de cette initiative portée par la vision du Président Paul Biya.
Stratégie multidimensionnelle
La démarche camerounaise se distingue par son approche diversifiée du mix énergétique. Le pays mise sur plusieurs leviers simultanés, notamment le barrage de Nachtigal (420 MW) dont « l’inauguration officielle est imminente », les centrales à gaz de Limbe (330 MW) et les parcs solaires de Guider et Maroua totalisant 55 MW.
« Cette approche multidimensionnelle confirme la volonté des autorités d’attaquer le déficit énergétique sur tous les fronts », analyse Koloko. L’intégration de 10% d’énergies renouvelables (hors hydroélectricité) témoigne d’une vision moderne du développement énergétique, permettant de « sécuriser l’alimentation électrique des zones urbaines et industrielles » tout en étendant « le réseau vers les zones rurales grâce à des solutions décentralisées ».
12 milliards USD en jeu
La réalisation de ces objectifs nécessite une mobilisation financière considérable. Les 12 milliards USD requis devront être financés essentiellement par des partenariats public-privé. Pour rassurer les investisseurs, le gouvernement a entrepris une réforme du cadre législatif, incluant « la restructuration d’ENEO et la création d’un fonds de stabilisation ».
Cette stratégie semble porter ses fruits puisque « la communauté internationale, à travers la BAD et la Banque mondiale, a d’ores et déjà manifesté son soutien », note l’auteur de la tribune.
Le rôle du ministre Gaston Eloundou Essomba
Zephyrin Koloko met particulièrement en avant la performance du ministre de l’Eau et de l’Énergie lors du forum du Cap. « Face aux bailleurs de fonds et investisseurs, le ministre a impressionné par sa maîtrise technique des dossiers et sa capacité à expliquer avec clarté les mécanismes de financement comme les réformes structurelles », écrit-il.
Cette expertise s’appuie sur une méthode rigoureuse : « Depuis sa nomination, Gaston Eloundou Essomba a fait de la transparence et du dialogue avec les partenaires techniques et financiers une marque de fabrique. » Son équipe a « systématisé les audits indépendants des projets énergétiques et mis en place un dispositif de suivi en temps réel des indicateurs clés ».
Modèle pour l’Afrique subsaharienne
Toujours selon l’analyste Koloko, les résultats obtenus dépassent les attentes initiales. Selon Koloko, « les engagements financiers obtenus lors du forum dépassent déjà les attentes initiales », confirmant la crédibilité du plan camerounais.
Cette réussite diplomatique et technique place le Cameroun en position de référence. « Cette synergie entre projets structurants et vision globale, portée par un leadership ministériel compétent, explique pourquoi le Cameroun émerge aujourd’hui comme un modèle en matière de planification énergétique en Afrique subsaharienne », analyse l’expert.
Au-delà des aspects techniques, ce Compact Énergétique s’inscrit dans une philosophie plus large du développement. Koloko rappelle que dès 2011, le Président Biya soulignait que « l’énergie est le sang qui irrigue l’économie d’une nation ». Cette vision se concrétise aujourd’hui à travers un projet qui entend « faire de l’électricité un levier d’inclusion sociale et de développement économique ».
L’enjeu est de taille : la réussite de cette initiative « conditionnera l’atteinte des objectifs de développement industriel, de création d’emplois et d’amélioration des conditions de vie », prévient l’analyste.
Malgré les défis à relever, Zephyrin Koloko se montre optimiste sur les perspectives : « À l’heure où l’Afrique centrale cherche des modèles de développement résilients, le ‘modèle camerounais’ pourrait bien faire école. »
Ce Compact Énergétique incarne ainsi l’ambition d’un « Cameroun émergent où l’énergie n’est plus un privilège mais un droit accessible à tous ». Reste désormais à « transformer l’essai sur le terrain, où les attentes des populations sont immenses », conclut l’expert, soulignant que « le chemin sera long et semé d’embûches, mais l’ambition affichée montre que le Cameroun a choisi de prendre son destin énergétique en main ».
-Armand Ougock, correspondant permanent de Koaci au Cameroun.
-Joindre la rédaction camerounaise de Koaci au 237 691154277-oucameroun@koaci.com

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