
C’est un spectaculaire bureau plissé, comme un livre ouvert. « Ou une robe de haute couture, car j’adore la mode autant que la littérature », s’enthousiasme l’architecte Aline Asmar d’Amman, née au Liban et Parisienne d’adoption. Elle a fait, le 30 janvier, son entrée dans les collections permanentes du Mobilier national, accompagnée de ce beau bébé de 90 kilogrammes en acier plié, patiné, brossé et verni, baptisé « Dark Ribbons ». Un bureau sans tiroir, destiné à meubler les palais et administrations de la République en France et à l’étranger, mais aussi un bureau ambassadeur du savoir-faire hexagonal, car forgé par l’Atelier François Pouenat, classé entreprise du patrimoine vivant (label EPV). « Derrière cette table de travail magistrale, on se sent une femme forte », atteste Aline Asmar d’Amman, qui ne cache pas son admiration pour Maria Pergay (1930-2023), la papesse seventies du mobilier en acier inoxydable.
Ce n’est pas là le seul objet métallique entré dans les réserves du Mobilier national, cet ancien garde-meuble royal remontant au XIIIe siècle, regorgeant de bois précieux, dont les célèbres commodes Boulle. Sur les 45 pièces signées de 41 designers acquises par l’institution en 2025, une vingtaine est forgée dans ce matériau froid et réfléchissant, né à des fins industrielles. « Le Mobilier national ne dicte pas les goûts, mais fait une photographie à un temps T de la création hexagonale », a déclaré en substance Hervé Lemoine, le président de l’institution, soucieux de promouvoir « une vitrine des talents qui façonnent le design d’aujourd’hui ».
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