La première ambition que leur associent les agriculteurs est de générer un revenu supplémentaire. La seconde : participer soit à protéger la biodiversité ou à se substituer à des produits polluants, que ce soit dans l’énergie, la construction ou même l’industrie du textile voire de la cosmétique. De quoi parle-t-on ? Des cultures émergentes non alimentaires. Le miscanthus en est une, mais d’autres sont explorées.
On commencera par le chanvre qui est revenu sur le devant des champs depuis une dizaine d’années avec des débouchés comme substitut du plastique, comme brique isolante dans le bâtiment, comme substitut de fibres synthétiques dans le textile. Ses atouts sur le plan environnemental sont liés au fait que sa culture ne nécessite aucun intrant et point crucial, aucun arrosage tout en permettant de stocker du carbone. Des atouts que l’on retrouve chez le miscanthus, appelée aussi « herbe à éléphant ».
Le bambou est lui aussi dans le viseur de la diversification des exploitations agricoles. Les Italiens l’ont adopté notamment pour créer des isolants et pour des utilisations dans la cosmétique et le textile. Il faut dire qu’en termes de développement, sa croissance ultrarapide lui confère un atout non négligeable, tout comme sa résistance et la capacité de ses chaumes et rhizomes à capter le CO2 et d’autres polluants. Bémol, néanmoins, dans un contexte de réchauffement climatique et de pénurie de ressources en eau, cette plante exige, au printemps, en pleine pousse, de l’irrigation.
Proche du miscanthus, le Switch grass ou panic érigé, est une graminée pérenne originaire d’Amérique du Nord, d’une durée de vie de quinze ans. Il est utilisé en sec comme combustible, comme fourrage et pour la lutte contre l’érosion. Il se développe – peu sensible aux ravageurs et maladies, d’ailleurs – grâce à un enracinement profond dans des sols bien alimentés en eau tout en apparaissant plus résistant aux terres séchantes que le miscanthus.