(Investir au Cameroun) – Face à un déficit énergétique persistant, le Cameroun cherche à mobiliser 12 milliards de dollars; soit environ (7200 milliards de FCFA) pour transformer son secteur électrique selon le ministre de l’Eau et de l’Énergie, Gaston Eloundou Essomba. Il s’est exprimé au Cap en Afrique du Sud à l’occasion de l’Africa Energy Forum (AEF). Un événement majeur pour le secteur énergétique africain organisé du 17 au 20 juin 2025.
Le 20 juin, il y a présenté le « compact énergétique du Cameroun », en présence de représentants de la Banque mondiale, de la Banque africaine de développement (BAD) et de plusieurs investisseurs internationaux.
Le pacte stratégique présenté par le Minee constitue une feuille de route pour atteindre l’accès universel à l’électricité d’ici 2030, autour de six objectifs majeurs. Il s’agit de connecter 8 millions de personnes supplémentaires, portant le taux d’accès à 100 %, de porter à 40 % le taux d’accès à la cuisson propre, en réduisant l’intensité énergétique nationale de 16,9 % d’ici 2030.
Le plan vise également à augmenter la capacité installée à 3000 MW, avec 10 % d’énergies renouvelables, de renforcer les interconnexions régionales pour atteindre 1000 MW de capacité transfrontalière.
Le plan prévoit aussi un rééquilibrage financier du secteur, avec un objectif de 90 % de taux de recouvrement. Il s’appuie sur plusieurs réformes : révision du cadre législatif, création d’un code des mini-réseaux, incitations fiscales et douanières. Il intègre également la restructuration de l’entreprise Eneo, et la mise en place d’un fonds de stabilisation des paiements.
Dévoilé en avril dernier, ce plan avait déjà été présenté à Washington lors des assemblées annuelles de la Banque mondiale et du FMI, du 21 au 26 avril 2025. Selon le ministère de l’Eau et de l’Énergie, « la présentation de ce plan à Cape Town constitue un moment décisif pour la diplomatie énergétique du Cameroun, qui entend mobiliser des financements durables, renforcer la confiance des investisseurs et consolider sa place parmi les leaders africains de la transition énergétique. »
Cette offensive intervient alors que le pays fait face à une demande croissante en énergie, aussi bien des ménages que des industries. Pourtant, la capacité installée reste limitée à 1982,4 MW, selon les données officielles. L’hydroélectricité et le solaire représentent respectivement 1379,6 MW et 30,83 MW, soit plus de 63 % du mix énergétique.
Pour combler le déficit, plusieurs projets sont en cours. Parmi eux, la construction du barrage hydroélectrique de Kikot (500 MW) et celui de Bini à Warak (75 MW). Objectif : répondre à la demande et garantir un accès universel à l’énergie.
Frédéric Nonos