Parmi les matériaux rares qui attisent la convoitise sur les marchés, un métal peu connu bat tous les records avec un cours bien supérieur à l’or. Mais ses caractéristiques le destinent à un usage bien particulier.
De toutes les éléments qui composent la nature et qui se trouvent dans notre environnement, les métaux sont sans conteste ceux qui aiguisent le plus les convoitises et affolent l’imagination. Il faut dire que leur potentiel et leur utilité ne se sont jamais démentis à travers l’histoire : fabriquer une charrue pour labourer les champs, forger un marteau pour planter des clous (ou pour taper sur la tête du voisin et s’emparer de son territoire), ou sculpter une couronne pour affirmer la puissance du souverain, leurs usages n’ont pas de limites.
Plus proche de nous, les métaux sont des éléments absolument indispensables à la fabrication et au fonctionnement de nos appareils et de nos infrastructures modernes. Que ce soit dans les véhicules, les armatures de bâtiments, les réseaux de distribution d’électricité, et bien sûr la multitude d’appareils électroniques qui nous facilitent la vie au quotidien, les métaux sont partout. Ils sont si précieux qu’ils constituent, avec l’immobilier, l’une des valeurs les plus sûres pour investir son argent en période de crise.
Certains sont bien connus, comme le cuivre, l’argent ou l’or, de par leur utilisation millénaire dans de multiples domaines, dont la joaillerie ou l’industrie. D’autres, comme le germanium, le gallium ou le lithium, gagnent en notoriété et en popularité avec le développement des semi-conducteurs et des batteries. Ils sont même devenus un enjeu géopolitique crucial à l’heure du numérique triomphant, avec des prix pouvant atteindre des sommets. Mais un autre métal, beaucoup moins connu, les bat pourtant tous à plate couture en la matière, valant 400 fois plus que l’or.
Ce métal, c’est le californium, un élément chimique « transuranien ». Il est appelé ainsi car il se situe après l’uranium dans le tableau périodique des éléments, précisément six cases plus loin, avec le numéro atomique 98. Et comme tous les éléments plus lourds que l’uranium, de numéro atomique 92 pour sa part, il est instable et se décompose si vite qu’on ne le trouve pas à l’état naturel. C’est donc un élément « artificiel », synthétisé pour la première fois en 1950 à l’université de Berkeley, en Californie.
En plus d’être très rare, le californium est particulièrement dangereux, car extrêmement radioactif. Mais c’est justement cette intense radioactivité qui lui confère ses propriétés si particulière et le rend indispensable dans plusieurs industries et domaines de pointe. Il est par exemple utilisé comme amorce dans le processus de fission qui permet aux centrales nucléaires de fonctionner, ou comme arme thérapeutique pour cibler précisément les cellules malignes dans certains cancers très agressifs.
Maus aussi utile soit-il, la californium est un élément incroyablement difficile à obtenir. Son processus de synthèse est si long et si complexe, que son coût de production s’élève à 27 millions de dollars le gramme. De quoi faire pâlir son vénérable cousin l’or (environ 90 dollars le gramme), et susciter quelques convoitises. Mais n’espérez pas devenir rentier en investissant dans le californium : du fait de ses applications potentielles en tant qu’arme nucléaire, sa production et sa commercialisation sont strictement encadrés, et il est tout simplement impossible pour un particulier d’en acheter.