Lancée en 2013, Circle émet le stablecoin USDC adossé au dollar, aujourd’hui deuxième plus gros stablecoin mondial qui pèse plus 61 milliards de dollars.
Plus rien n’arrête Circle. Après sa fracassante entrée à Wall Street début juin, le géant américain des stablecoins a déposé un dossier pour devenir une banque (‘First National Digital Currency Bank’) auprès de l’Office of the Comptroller of the Currency (OCC), le régulateur américain.
Lancée en 2013, Circle émet le stablecoin USDC adossé au dollar, deuxième plus gros stablecoin mondial qui pèse plus 61 milliards de dollars. Mais depuis sa création, les temps ont changé. Le marché des stablecoins, qui pèse plus de 250 milliards de dollars et où les transactions instantanées et sans frais se multiplient, est devenu un concurrent direct du système actuel de paiement. C’est en ce sens que les Etats-Unis s’apprêtent à établir une règlementation des stablecoins d’ici à l’été, après que le Sénat ait voté en faveur du projet de loi Genius Act.
Pour protéger les investisseurs, le Genius Act exige que les stablecoins soient entièrement garantis par des dollars américains. Des audit annuels à l’égard des émetteurs dont la capitalisation dépasse les 50 milliards de dollars seront également réalisés. Pour Donald Trump, règlementer le monde des stablecoins permettra, notamment, de tirer le dollar vers le haut.
“Nous nous alignerons sur la nouvelle réglementation américaine relative à l’émission et à l’exploitation de stablecoins de paiement libellés en dollars, ce qui, selon nous, peut renforcer la portée et la résilience du dollar américain, et soutenir le développement d’infrastructures cruciales et neutres sur le marché, sur lesquelles les plus grandes institutions mondiales pourront s’appuyer”, a déclaré Jeremy Allaire, cofondateur et président-directeur général de Circle.
Pour rappel, un stablecoin (ou cryptomonnaie stable) est une cryptomonnaie adossée à une monnaie fidiciaire comme l’euro ou le dollar. A ce jour, 91% des stablecoins sont adossés à des monnaies traditionnelles tandis que 8,5% le sont à des cryptomonnaies surcollatéralisées. Aujourd’hui, deux stablecoins américains dominent le marché, l’USDT de Tether qui pèse 157 milliards de dollars et l’USDC de Circle avec 61 milliards de dollars.
“Système financier transparent”
En devenant sa propre banque, Circle entend non seulement “renforcer l’infrastructure” de l’USDC mais aussi offrir un service conservation des actifs à ses clients institutionnels, aujourd’hui principalement gérés par BNY Mellon et BlackRock. Si une partie de la réserve d’USDC est détenue dans le Circle Reserve Fund, un fonds monétaire gouvernemental enregistré auprès du régulateur américain boursier (la SEC), le reste est détenu par de grandes banques.
Avec une licence bancaire en poche, Circle se passerait donc des acteurs bancaires, devenant un concurrent mondial de taille. Devenir une banque marquera “une étape importante dans notre objectif de bâtir un système financier en ligne transparent, efficace et accessible”, a expliqué Jeremy Allaire.