Le ministre de l’Environnement du Québec, Benoit Charette, n’a pas voulu se prononcer sur la cohérence d’un possible projet d’usine de liquéfaction de gaz naturel albertain avec les cibles climatiques du gouvernement québécois, qui souhaite atteindre la carboneutralité d’ici 25 ans.
Le Devoir a demandé au cabinet du ministre de l’Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs si la réalisation du projet de GNL de Marinvest Energy était cohérente avec les objectifs climatiques de Québec.
« Rappelons qu’aucun projet n’a été reçu pour ce sujet pour le moment », a simplement indiqué le cabinet de M. Charette, dans une brève réponse écrite.
Plus tôt cette année, le ministre n’avait pas voulu fermer la porte à un nouveau projet d’usine de production de gaz naturel liquéfié (GNL), malgré le rejet en juillet 2021 du projet de GNL Québec. « À la base, on se souvient des conclusions du BAPE, on se souvient des conclusions du ministère de l’Environnement. Si on répond à ces craintes-là, aujourd’hui, ce sont des projets qui pourraient être acceptés. Ce sont des projets étudiés à leur mérite », a-t-il alors fait valoir.
Dans un rapport très critique, le Bureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE) concluait en 2021 que le projet de liquéfaction et d’exportation maritime de gaz naturel albertain, à partir du Saguenay, entraînerait un « ajout net » d’émissions de gaz à effet de serre. Le BAPE réfutait également l’idée que ce gaz naturel, exploité « presque exclusivement » par fracturation, contribuerait à la « transition énergétique » nécessaire pour lutter contre la crise climatique.
Le projet de Marinvest Energy, qui n’a pas encore été présenté officiellement, permettrait de liquéfier le même volume de gaz naturel que GNL Québec. Dans les deux cas, il s’agit de gaz exploité principalement par fracturation, une méthode interdite au Québec.
Le Québec copréside par ailleurs la Beyond Oil & Gas Alliance (BOGA), une coalition de gouvernements qui ont promis de travailler en faveur de « la sortie » des énergies fossiles, un passage obligé pour éviter l’accélération de la crise climatique. Cette « alliance » s’est donnée comme objectif de « faciliter l’élimination progressive de la production pétrolière et gazière ».
Le gouvernement Legault estime toutefois que l’engagement du Québec ne concerne pas le transport d’énergie fossile. « Le BOGA [se focalise sur] l’exploration et l’exploitation des énergies fossiles. Pas sur leur transport. Il s’agit de deux choses différentes », a déjà indiqué le cabinet du ministre Charette.
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