Le prix de l’Émetteur le plus impressionnant d’Afrique reflète la solidité des fondamentaux macroéconomiques du pays et sa stratégie de financement solide, qui lui ont permis de se démarquer dans un secteur très concurrentiel. La reconnaissance du Responsable du financement le plus impressionnant , quant à elle, souligne l’expertise exceptionnelle de M. Diaby dans la direction du bureau de gestion de la dette du pays.
Mais lorsqu’on l’interroge sur les moteurs des progrès remarquables de la Côte d’Ivoire en matière de gestion de la dette et de marchés financiers, M. Diaby n’hésite pas à souligner l’effort collectif. « Ce succès témoigne de l’immense abnégation et de l’engagement de toute l’équipe du ministère des Finances et du Budget », déclare-t-il.
La Côte d’Ivoire a entamé l’année 2024 avec un retour exceptionnel sur le marché. En janvier, le pays a rouvert le marché obligataire international africain après deux ans de sécheresse. Cet accord en deux tranches de 2,6 milliards de dollars a été assorti d’un swap de devises et d’un vaste exercice de gestion du passif. Ce refinancement stratégique a permis de refinancer plusieurs instruments de dette privée soigneusement sélectionnés, illustrant parfaitement la précision avec laquelle la DGF ivoirienne gère les risques. Il convient de noter que l’une des tranches était la première et unique euro-obligation souveraine d’Afrique subsaharienne labellisée ESG, soulignant la capacité du pays à être un leader en matière d’innovation en matière de finance durable.
Dans un contexte de marché difficile, la gestion prudente des risques et la propension de la Côte d’Ivoire à innover soutiennent sa stratégie gagnante. Pour un émetteur ayant résisté à de nombreux obstacles économiques, le fait que les lauréats des prix Global Capital soient choisis par le marché est particulièrement significatif. La DGF peut être fière que, lorsqu’on lui a demandé de souligner l’excellence, la communauté financière internationale ait distingué la Côte d’Ivoire et Lanciné Diaby comme leaders.
Il s’agit d’un exploit exceptionnel pour ce pays de 30 millions d’habitants, qui s’inscrit dans la lignée d’autres lauréats récents du prix GlobalCapital , tels que le Fonds d’investissement public saoudien (l’un des plus importants fonds souverains) et la First Abu Dhabi Bank, une banque d’investissement de premier plan au Moyen-Orient et en Afrique. Lauréat des prix obligataires 2025, le pays se classe à juste titre aux côtés de Goldman Sachs, Barclays, BlackRock et Moody’s.
Une monnaie locale d’abord
Les récentes émissions obligataires de la Côte d’Ivoire continuent de la positionner comme un émetteur déterminé à élargir les frontières de la finance souveraine. Son émission en deux tranches, en mars 2025, comprenait une obligation en monnaie locale équivalente à 335 millions d’euros. Il s’agissait d’une première en Afrique et, surtout, du fruit de plusieurs mois de discussions approfondies qui ont conduit des acteurs comme T. Rowe Price et Abu Dhabi Investment Authority à prendre en charge le risque de change en francs CFA.
Les valeurs fondamentales de prudence et d’innovation de la Côte d’Ivoire ont également imprégné le monde multilatéral. Fin 2024, la Banque mondiale a approuvé un produit de garantie de crédit partielle de 500 millions d’euros que le pays a en partie utilisé pour structurer le premier échange de dette contre développement au monde : un prêt structuré de 400 millions d’euros, rehaussé de crédit, destiné à la gestion du passif, avec l’engagement de réinvestir quelque 60 millions d’euros d’économies dans des projets d’éducation.
Pour Diaby, ces réalisations sont le résultat direct de la qualité de la vision claire et précise des autorités du pays, sous la direction pragmatique du président Alassane Ouattara. Cette vision a conduit à la création de la DGF sous sa forme actuelle en 2023. « Ma plus grande fierté a été de réunir une équipe pluridisciplinaire compétente, réunissant un mélange stimulant de fonctionnaires chevronnés et d’anciens professionnels expérimentés de la finance du secteur privé », déclare Diaby.
À l’avenir, le pays entend continuer à capitaliser sur ses perspectives macroéconomiques positives et son approche innovante de gestion de la dette pour faire avancer son programme visant à obtenir une note de qualité « investment grade » dans les prochaines années. « Nous sommes désormais à deux crans seulement de la note « investment grade », déclare Diaby. « Obtenir une note plus élevée est assurément l’une de nos ambitions à la DGF. »