S’il est souvent habituel de démarrer tranquillement une compétition avant de monter en puissance, les grands favoris de la Gold Cup 2025 ont tous décidé de sortir les muscles.
Gold Cup 2025 : guide de la compétition
Rideau sur la première journée de Gold Cup dans l’ensemble des groupes. Et s’il est un bilan à dresser de ces premières quatre-vingt-dix minutes, c’est que Mexique, USA, Panamá et Canada n’ont laissé que très peu de chances à leurs adversaires et déjà marqué leur territoire.
Il faut certes parfois pondérer. Du côté de Mexique, le match d’ouverture face à la République dominicaine a donné un résultat final qui ne reflète pas véritablement la réalité de la rencontre. Car le Tri a d’abord largement contrôlé la situation, montré de belles choses, notamment sur le plan offensif avec un duo Raúl Jiménez – Santi Giménez complémentaire et qui s’associe parfaitement. Mais a eu un défaut, laisser la République dominicaine dans la rencontre. Un seul but d’écart à la pause, œuvre du capitaine Edson Álvarez sur le fil, un but concédé à peine le break réalisé en début de deuxième, d’une jolie frappe de Peter González. Et s’est donc fait peur. Faute de tuer le suspense, le Tri a montré de la plus symbolique des manières les limites qu’on lui prête, cet équilibre précaire. Celui qui voit sa défense friable, voire fragile et fait qu’il tremble jusqu’au bout dans une rencontre qui aurait dû être pliée très tôt. Sans dommage finalement, le Tri s’impose sur la plus petite des marges, s’évite tout doute, mais se doit aussi et surtout de rassurer définitivement dès la prochaine journée alors que le Suriname s’annonce bien plus dangereux que la République dominicaine, nous y reviendrons.
Il devra se rassurer car les trois autres favoris ont répondu présent. Certes, la performance des USA se doit d’être tempérée par le fait que Trinidad y Tobago n’a absolument rien montré, ni cherché à montrer quoi que ce soir. Mais les hommes de Mauricio Pochettino ont livré une prestation sérieuse, avec un petit coup de mou en deuxième mi-temps, le 3-0 à la pause n’aidant pas à maintenir la volonté d’accélérer en seconde. Le sélectionneur a ainsi pu tranquillement gérer son effectif au sein duquel Malik Tillman et Diego Luna ont brillé et les Stars and Stripes ont réussi leur entrée. On attendra de croiser meilleure opposition pour avoir une meilleure mesure de ce que cette équipe peut espérer.
Du côté de Panamá, le choix a été fait de rapidement marquer les esprits. Face à une Guadeloupe que l’on annonçait piégeuse, les Canaleros n’ont pas fait dans le détail. Au terme d’une première moitié de première mi-temps en mode rouleau compresseur, les hommes de Thomas Christiansen menaient 4-0 ! Totalement étouffée par un pressing intense, des combinaisons rapides et une grande variété dans la construction, la Guadeloupe a donc sombré et n’avait plus aucun espoir dès la 22e minute. Mais les Gwada Boys ont réagi, n’ont jamais abdiqué, et ont profité d’un relâchement légitime des Canaleros pour d’abord réduire l’écart de superbe manière par Jordan Leborgne, ensuite pour raviver une once d’espoir en fin de match alors que Panamá faisait tourner et avait largement desserré l’étau. Mais ce but du 2-4 a rallumé la mèche et Panamá s’est de nouveau mis à l’abri. Scellant un succès convaincant et laissant entrevoir un groupe finalement plus facile à gérer que prévu.
Le mode gestion a également été activé du côté du Canada. Les hommes de Jesse Marsch ont littéralement roulé sur le Honduras – à l’exception de quelques minutes après le but du 3-0 inscrit par un excellent Tajon Buchanan. Pour le reste, les Rouges ont appliqué leurs principes, portés par un Jonathan David meneur de jeu tournant autour de Tani Oluwaseyi et par un trio Sigur – Choinière – Saliba de grande qualité au milieu, des ailiers apportant de la profondeur. Et ont donc totalement écrasé des Catrachos qui n’ont rien pu faire d’autre que subir en première période et céder en deuxième partie du second acte. Le Canada s’impose 6-0, sa plus large victoire lors d’un match d’ouverture de Gold Cup, et marque lui aussi les esprits.
Ailleurs, si le Curaçao – Salvador ne restera pas dans les annales, la Jamaïque s’est encore ratée. Opposés à un Guatemala qu’elle avait balayé il y a une semaine en éliminatoires pour la Coupe du Monde 2026, les Reggae Boyz ont livré une prestation très inquiétante dans le contenu – peu de liant dans le jeu, deux maigres tirs cadrés, bien insuffisant pour inquiéter un Nicholas Hagen qui a finalement passé une bonne soirée, une défense chaotique, dépassée par les combinaisons des quelques accélérations adverses. Oscar Santis a marqué à deux reprises, un seul a été validé, André Blake a sauvé les siens à deux reprises et le Guatemala décroche une victoire inattendue face à une Jamaïque pour laquelle la seule satisfaction a été de revoir Michail Antonio sur le terrain. Débuts difficiles aussi pour le Costa Rica. Si les Ticos du Piojo Herrera sortent victorieux sur le fil, un penalty à la 90+13e de la pépite Manfred Ugalde, ils ont beaucoup souffert face à un Suriname joueur, vertical et ultra-rapide dans les transitions. Les hommes de Stanley Menzo se sont même retrouvés menés de deux buts sur les deux premières incursions des Ticos en première période avant, un temps de retourner le match, emmenés notamment par un excellent Gyrano Kerk puis finalement de voir leurs rêves de victoire s’envoler sur le fil. Cette victoire fait du bien à un Costa Rica qui a montré quelques limites et devra hausser le niveau pour espérer avancer. Enfin, la déception de la première journée restera sans aucun doute la défaite d’Haïti, plombé par des mauvais choix offensifs et par un penalty bêtement concédé qui permet à une Arabie saoudite venue contrer de s’imposer pour ses débuts en Gold Cup. Un résultat qui met déjà les Grenadiers au pied du mur.
Photo : Rich Lam/Getty Images