Le cadmium est présent dans les sols à cause, notamment, de l’utilisation d’engrais.
illustration Anne Lacaud/Sud Ouest
De quoi parle-t-on ?
Le cadmium est un métal que l’on retrouve dans les sols, explique l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses). « Certaines activités humaines, comme les activités agricoles (engrais) et industrielles (métallurgies), peuvent augmenter sa présence dans les sols. » À Bordeaux, des espaces verts ont dû être condamnés en mai à cause d’une pollution au cadmium.
En pénétrant les végétaux, il arrive au final dans la chaîne alimentaire. D’après l’Anses, on le retrouve surtout dans le pain, les pâtes, les légumes, les pommes de terre et les produits qui en contiennent. Il est également présent dans les algues. « Près d’un quart des algues destinées à l’alimentation dépasse la valeur de concentration maximale recommandée », selon l’agence sanitaire.
Quels sont les dangers du cadmium ?
D’après une étude, 0,6 % des adultes, 14 % des 3-17 ans et 36 % des enfants de moins de 3 ans ont des expositions alimentaires dépassant la dose journalière tolérable par ingestion pour le cadmium. « Chez les enfants, la consommation des céréales au petit-déjeuner augmentait les niveaux d’imprégnation par le cadmium. Chez les adultes, les facteurs d’exposition retrouvés étaient la consommation de tabac entraînant une augmentation de plus de 50 % chez les fumeurs et la consommation de coquillages et de crustacés », constatait en 2021 Santé Publique France (SPF) à la suite d’une autre étude.
Or, ce métal est « reconnu cancérogène, mutagène et toxique pour la reproduction », alerte l’Anses. « Le cadmium entraîne chez l’être humain des atteintes rénales et une fragilité osseuse lors d’une exposition prolongée. » Il est également suspecté de jouer un rôle « dans l’accroissement de l’incidence du cancer du pancréas », note de son côté SPF.
Dans un communiqué relayé par Egora, les Unions régionales de professionnels de santé-Médecins libéraux (URPS-Médecins libéraux) indiquent que le cadmium peut avoir une durée de vie de dix à vingt ans dans l’organisme. « Il s’accumule dans le foie et les reins, et sa présence dans l’organisme augmente avec l’âge », pointent-ils.
Que réclament les médecins libéraux ?
« Dans un contexte d’urgence sanitaire parfaitement documentée scientifiquement, il est de notre devoir d’interpeller la puissance publique pour actionner les leviers nécessaires afin de protéger les citoyens, sans plus attendre », expliquent les médecins libéraux dans leur communiqué.