(Agence Ecofin) – Après l’échec du rachat de KopoKopo, la fintech nigériane Moniepoint revient sur le marché kényan avec un nouveau projet d’acquisition. L’opération a reçu l’aval de l’Autorité de la concurrence du Kenya, mais reste en attente de l’approbation de la Banque centrale.
L’Autorité de la concurrence du Kenya (CAK) a récemment donné son feu vert à la fintech nigériane Moniepoint pour l’acquisition de 78% du capital de Sumac Microfinance Bank, une institution de microfinance kényane.
Elle a estimé que l’opération ne créerait pas de déséquilibre sur le marché local, Moniepoint n’y ayant actuellement aucune présence directe. La CAK a également précisé que les emplois au sein de Sumac ne seraient pas menacés. Les conditions actuelles des employés seront maintenues après la finalisation de la transaction.
Créée en 2015 par Tosin Eniolorunda et Felix Ike, la fintech enregistrée aux Etats-Unis est principalement active au Nigeria à travers ses filiales TeamApt Limited et Moniepoint Microfinance Bank. Elle propose des solutions de paiement, de banque numérique et de gestion financière pour les petites entreprises. Elle est également présente au Royaume-Uni.
Cette expansion au Kenya constitue une étape importante dans sa stratégie de pénétration du marché financier est-africain. Elle intervient après un premier projet d’acquisition avorté en août 2023. Moniepoint avait en effet, tenté de racheter la société kényane de paiements KopoKopo.
Avec l’acquisition envisagée de Sumac, la fintech nigériane pourrait élargir sa base opérationnelle et accéder à un portefeuille client déjà existant dans le secteur du crédit aux PME. Elle ambitionne aussi de se positionner sur le marché des paiements mobiles au Kenya, estimé à 67,3 milliards $, l’un des plus dynamiques d’Afrique de l’Est.
Fondée en 2002 comme société d’investissement informel, Sumac a évolué vers la microfinance formelle. Elle a ouvert ses services au public en 2004 sous le nom de Sumac Credit, avant d’obtenir sa licence auprès de la Banque centrale en 2012.
Aujourd’hui, elle détient 8,1 millions $ d’actifs et est classée comme une institution de taille moyenne dans le secteur de la microfinance locale, avec une part de marché estimée à 4,3%, selon les données de la CBK.
Le marché de la microfinance kényane est fortement concentré : cinq grandes institutions se partagent plus de 80% du marché. Dans ce contexte, Sumac pourrait tirer avantage du soutien technique et financier d’un groupe comme Moniepoint pour élargir ses services.
Chamberline Moko