Le 71e congrès national des Compagnons serruriers métalliers et fondeurs du Devoir et du Tour de France s’est achevé ce samedi 31 mai au sein de l’institut d’Alzon à Nîmes avec plus de 500 participants et un concours de ferronnerie de haut vol.
Élever, relever, révéler. À l’occasion du 71e Congrès des Compagnons serruriers métalliers fondeurs du Devoir et du Tour de France qui s’est tenu à Nîmes jusqu’à ce samedi 31 mai, les participants au 57e concours de ferronnerie ont planché sur le mantra de l’Institut Emmanuel d’Alzon. Sous forme de triptyque, les groupes issus de différentes villes ont ainsi travaillé depuis janvier pour parvenir à répondre aux demandes techniques de dimensions, articulations, poids ou encore esthétique que le jury a scruté avec attention dans la cour de l’établissement scolaire nîmois ce vendredi soir.
Une histoire de “cheminement intérieur”
Gauvain Renaud, compagnon de la chambre de Nîmes, s’est chargé de créer ce sujet de “réinterprétation laïque de l’Ascension” en demandant aux candidats que chaque panneau soit “une étape de ce cheminement intérieur, où le métal devient métaphore de la transformation et de la croissance”. Tout un programme à mettre en scène. Et à l’annonce des résultats, l’exultation a été à la hauteur de l’investissement : devant les villes de Strasbourg, Paris et Nancy, c’est bien Nîmes qui a remporté les faveurs du jury et le coup de cœur du public. “Vous êtes sûr que c’est bien nous, parce qu’il y avait des œuvres bien plus belles !”, s’étonnait même Kilian, récompenses sous le bras.
Pourtant, et notamment grâce à leur vidéo de présentation, les Nîmois ont fait un carton plein auprès du jury et du public, respectant scrupuleusement le cahier des charges. “On est partis sur l’hirondelle, un oiseau qui voyage beaucoup, détaille Guillaume. On a voulu illustrer le parcours de l’apprenti, du calme du départ, à la tempête d’un Tour de France, en finissant sur un bateau toutes voiles dehors, prêt à continuer son parcours.” Entre aluminium et acier, leur triptyque sera ainsi désormais exposé dans le hall d’entrée de l’institut d’Alzon.
De plus en plus de femmes
“On parle parfois avec mépris de la jeunesse d’aujourd’hui. Pourtant, c’est aussi ça, des jeunes engagés et porteurs de valeur”, se félicitait en marge de la manifestation Yvan Lachaud, directeur satisfait d’accueillir ce congrès qui, l’an prochain, se déroulera à Mâcon.
Alors que les qualités requises sont l’organisation, la précision et l’ingéniosité pour intégrer une formation de serrurier métallier fondeur, la profession se féminise petit à petit. “Cela reste timide, mais nous en avons de plus en plus”, constate Jérémy Pousset, coorganisateur de ce congrès qui a réuni plus de 520 personnes. Toutes partisanes des valeurs du compagnonnage : grandir par le métier et le voyage, en prônant des valeurs d’ouverture sur les autres.
Que représentent les Compagnons du Devoir en France ?
L’association ouvrière des Compagnons du Devoir et du Tour de France, association loi 1901, est un organisme de formation professionnelle qui accompagne chaque année, à travers 36 métiers différents, plus de 11 000 jeunes, dont 2 600 qui entreprennent un tour de France. Accessible dès l’âge de 15 ans et jusqu’à 25 ans, la formation initiale, ouverte aux jeunes femmes et hommes, permet d’obtenir un premier diplôme. Après celui-ci, l’apprenti peut entreprendre un Tour de France afin de se perfectionner et acquérir de nouveaux diplômes. Devenu aspirant, il ou elle pourra obtenir le nom de compagnon après la réalisation d’un travail dit de “réception”, au terme de ses cinq années, en moyenne, passées à voyager. 252 sites d’accueil dont plus de 60 maison de Compagnons, existent en France et à l’étranger. En Occitanie, on en trouve ainsi à Nîmes, Baillargues, Toulouse, Albi, Colomiers ou Rodez Le compagnonnage est inscrit au registre du patrimoine culturel immatériel de l’Unesco depuis 2010.