Un investissement “d’au moins 20 milliards de dollars aux États-Unis d’ici 2030”, c’est ce qu’a annoncé le géant pharmaceutique parisien Sanofi, le 14 mai. L’annonce dissone avec les appels au patriotisme d’Emmanuel Macron adressés aux dirigeants français, dans un contexte de guerre commerciale avec les États-Unis et de promotion de l’attractivité de la France, désignée par EY champion européen des investissements étrangers.
Une annonce “désagréable” pour Éric Lombard
Invité sur BFM le 15 mai, le ministre de l’Économie Éric Lombard a considéré que l’annonce de Sanofi était “désagréable”. “Au vu de l’ampleur des investissements aux États-Unis, c’est un mauvais signal parce que nous considérons que l’Europe et la France sont l’endroit où investir, parce que nous offrons de la stabilité fiscale, juridique et un très grand marché”, a poursuivi le ministre de l’Économie.
Une augmentation des dépenses de R & D
Éric Lombard, agacé par l’annonce, a cependant rappelé que Sanofi réalisait 30 % de sa production en France. Pourquoi ce choix des États-Unis plutôt que de la France de la part de Sanofi ? L’entreprise explique dans son communiqué de presse que cet investissement s’inscrit dans un contexte de préparation au “lancement potentiel de nombreux nouveaux médicaments” à destination des Américains. Les 20 milliards de dollars annoncés comprennent ainsi “une augmentation significative des dépenses de recherche et développement et l’allocation de milliards de dollars à la production américaine”.
Pas de détails sur le nombre d’emplois créés
Ces investissements se présenteront sous la forme “d’investissements directs dans ses sites” et de “partenariats avec d’autres fabricants nationaux”, ajoute Sanofi. La société reste vague quant au nombre d’emplois qui vont être créés aux États-Unis, en lien avec ces investissements.
Employant 83 000 salariés dans une soixantaine de pays, le groupe parisien a aussi annoncé récemment des investissements en France. Il injecte ainsi 40 millions d’euros sur son site de Lyon Gerland, vient d’inaugurer un centre de R & D en biotechnologies à Marcy-l’Étoile, dans l’agglomération lyonnaise, et vient d’investir 15 millions d’euros au capital de la PME marseillaise Innate Pharma.