En conseil communautaire, l’Agglomération Pays Basque a voté une motion “contre les prélèvements de biomasse sur la forêt basque, induits par le projet E-CHO”. Ce projet, qui doit voir le jour à Lacq, prévoit l’utilisation de 300 000 tonnes de bois par an, notamment issues de la forêt d’Iraty.
La motion a été adoptée avec 146 voix pour, 16 contre et 47 abstentions. Ce samedi 29 mars, au cours du conseil communautaire, les élus de l’Agglomération Pays Basque ont pris position concernant le projet E-CHO qui doit voir le jour à Lacq, dans le Béarn. “Ce projet est ce que l’on ne veut plus voir au XXIe siècle” a estimé Martine Bisauta, la vice-présidente chargée de la Transition écologique et énergétique, dans une prise de parole. Les élus ont donc voté favorablement une motion “pour la préservation des ressources forestières du Pays Basque et contre les prélèvements de biomasse sur la forêt basque, induits par le projet E-CHO”.
300 000 tonnes de bois par an
Porté par Elyse Energy, le projet E-CHO prévoit l’installation à Lacq de trois usines de production de carburants à destination de la chimie, du transport maritime et aérien. Et si l’entreprise promet la création de 800 emplois dans le Béarn, c’est l’exploitation des forêts qui est pointée du doigt par les élus du Pays Basque.
Car le projet E-CHO envisage de mobiliser chaque année 300 000 tonnes de bois issues des forêts locales, comprises dans un rayon de 200 km autour du site. La forêt d’Iraty est par exemple incluse dans ce périmètre. “La forêt n’est pas qu’une ressource chez nous. C’est un patrimoine”, a ainsi exprimé Mixel Esteban, conseiller municipal Europe Écologie Les Verts à Bayonne.
Concurrence avec les projets de la CAPB
Selon les élus basques, le risque du projet E-CHO est aussi qu’il s’ajoute à d’autres projets d’exploitation des ressources forestières locales. C’est pas exemple le cas du projet de chauffage bois énergie porté par la CAPB. “On ne peut pas se lancer dans des projets de cette envergure. On est sur des prélèvements forestiers énormes qui vont se télescoper à d’autres projets existants comme celui du bois énergie pour la forêt d’Iraty mais qui vont aussi déstabiliser d’autres filières qui utilisent le bois de façon régulière. On sait pourtant que les forêts ne sont pas des ressources renouvelables“, explique Didier Damestoy, conseiller régional écologiste des Pyrénées-Atlantiques qui salue la motion votée par l’agglomération.
Le projet E-CHO porté par Elyse Energy espère de son côté une mise en service des usines d’ici 2028.