Un jour. Puis deux, au gymnase de la Vigière. Et un passage en plein air, au stade de l’Ander. Le Furiosfest suit un plan de croisance bien pensé… avec succès.
Pari
Pourtant, c’était un sacré pari. Que le co-organisateur, Christophe Bourry, résume ainsi : « on voulait promouvoir le metal pour le faire connaître dans la région, et promouvoir la région auprès de la communauté metal. » En ce qui concerne la première partie de la phrase, son compère Ernault Acker, estime que « la dernière édition a été charnière. On a senti que le festival s’était vraiment imposé auprès des Sanflorains, et qu’ils en ont vu tout l’intérêt. Parce que notre public fait vivre la ville, les commerces locaux, et les gens s’en rendent compte, parce qu’en général on ne peut pas louper nos festivaliers. » « Il y a des habitants qui ont aussi commencé à louer une piaule, un bout de jardin pour que les festivaliers plantent leur tente, c’est intéressant pour eux. Et puis le site a eu son importance : les Sanflorains ont pu nous écouter, il y a même eu un bouchon dans la montée des abattoirs à cause des curieux. Et de nombreux élus sont venus, et ont vu notre organisation, et tout ce qu’on pouvait apporter au coin. »
Bons retours
La communauté metal, elle, n’a pas attendu le passage en plein air pour valider le Furiosfest. Ceux qui avaient vécu la première n’ont pas loupé une édition depuis. Et 250 personnes sont fidèles depuis la deuxième. Au point que deux couples d’habitués, venant d’Alsace et de Lorraine, ont récemment contacté Christophe Bourry pour lui annoncer qu’ils venaient vivre à Saint-Flour. « Là, on se dit qu’on a rempli notre objectif » apprécie ce dernier.
Et, avec plus de 900 entrées chacun des deux jours, l’événement a clairement franchi un cap. Il a aussi été salué par le parrain de l’année, l’animateur vétéran de la cause rock Francis Zegut. Comme par le patron de la référence mondiale en matière de festival metal, le Hellfest.
Il m’a dit qu’on avait pas gravi une marche, mais quatre. C’était au début du festival, et il m’a mis en panique : je me suis dit qu’on allait pas être capable de suivre. Alors j’ai fait le tour des bénévoles, et j’ai vu que tout le monde était tranquille, et savait quoi faire. Parce qu’on a une équipe de fidèles, qui commence à avoir une bonne expérience, chacun sait quoi faire, et c’est notre force.
La seule faiblesse de l’événement étant, reconnaît ce dernier, « une certaine fragilité financière encore. Mais là encore le patron du Hellfest m’a rassuré, comme le soutien des collectivités, qui devrait être renforcé. »
Plus ambitieux
L’équipe peut donc envisager la prochaine édition avec encore plus d’ambition. Au niveau de la programmation, d’abord : « on reste sur notre credo, de proposer des groupes de tous les styles. Mais là, on a des noms encore plus ronflants, cinq groupes étrangers. Et franchement, faire venir Dark Tranquility, qui sont mondialement connus, au début on osait même pas en rêver. » Ce groupe sera la tête d’affiche du premier jour, quand Rise of the north star assurera celle du second. Côté organisation, pas de changement notable, « hormis le fait qu’on va réserver tout le camping Roche-Murat, et qu’on mettra des navettes en place. » « L’idée, cette année, poursuit Ernault, c’est de consolider l’événement en plein air. On verra comment ça se passe, et si l’an prochain on essaye de franchir un nouveau cap. »
En attendant d’autres mécènes qui devraient suivre, le Furiosfest a signé un partenariat avec le Crédit Mutuel qui, depuis deux décennies, a fait de la musique son credo.

« Nous accompagnions déjà le World festival d’Ambert dans le Puy-de-Dôme, le F’estivada à Rodez, détaille Frédéric Ranchon, président de la fondation régionale de la banque. Il nous manquait un événement dans le Cantal, et on a été vraiment séduit par la démarche du Furiosfest. Comme pour les autres festivals, ce n’est pas qu’un chèque, mais aussi un accompagnement qu’on propose, qui va s’inscrire dans la durée. On espère voir le Furiosfest grandir, comme notre agence sanfloraine, actuellement en travaux. »