À quelques encablures de la sortie d’Assassin’s Creed Shadows déjà vu comme le “jeu de la dernière chance” pour le groupe, Ubisoft est au cœur d’une tempête médiatique et financière. Accusé de mauvaise gestion par certains de ses actionnaires, le groupe fait également face à des rumeurs persistantes concernant la vente de certaines de ses propriétés intellectuelles (IP) à des acteurs majeurs comme Microsoft et EA. Au point qu’une manifestation des actionnaires est prévue pour le 28 mai devant le siège parisien de l’entreprise.
Accusations de mauvaise gestion et manque de transparence
Juraj Krúpa, PDG du fonds slovaque AJ Investments et actionnaire minoritaire d’Ubisoft (moins de 1 % du capital), a vivement critiqué la direction actuelle du groupe, notamment la famille Guillemot. Selon lui, Ubisoft souffre d’une “mauvaise gestion” et d’un “manque flagrant d’adaptation aux tendances du marché”. Il accuse également l’entreprise de “cacher des informations” cruciales aux investisseurs.
Parmi ces informations figureraient des discussions non divulguées avec Microsoft et EA concernant l’acquisition potentielle de certaines franchises emblématiques comme Rayman ou The Crew. Ces accusations ont renforcé le mécontentement des actionnaires déjà frustrés par la stagnation du cours de l’action.
Une manifestation inédite pour faire pression sur la direction
Face à cette situation, AJ Investments a appelé à une manifestation des actionnaires le 28 mai devant le siège d’Ubisoft à Montreuil. L’objectif est clair : exiger une “feuille de route claire” pour redresser l’entreprise et augmenter la valeur actionnariale.
Ce type d’action est rare dans l’industrie vidéoludique, mais il reflète l’urgence ressentie par certains investisseurs. Si aucune mesure concrète n’est prise avant cette date, AJ Investments menace également d’intenter une action en justice contre Ubisoft pour avoir trompé les investisseurs.
Rumeurs de rachats par Microsoft et EA
En parallèle, des rapports indiquent que Microsoft et EA seraient intéressés par l’acquisition de certaines propriétés intellectuelles d’Ubisoft. Bien que les détails restent flous, ces discussions concerneraient principalement les franchises moins stratégiques du groupe, telles que Watch Dogs ou Riders Republic. Cependant, aucune transaction officielle n’a été confirmée pour le moment.
L’intérêt potentiel de ces géants du jeu vidéo souligne néanmoins la valeur intrinsèque des licences détenues par Ubisoft. Des titres comme Assassin’s Creed, Far Cry ou Rainbow Six continuent d’attirer un large public malgré les récents échecs commerciaux du groupe. Ubisoft s’est montrée largement incapable d’exploiter correctement ses propres franchises dernièrement, mais également des franchises pourtant très fortes comme Star Wars.
Un avenir incertain pour Ubisoft
La situation actuelle met en lumière la situation critique dans laquelle se trouve Ubisoft. Le groupe avait déjà été menacé de différentes OPA hostiles par le passé, mais Yves Guillemot a toujours réussi à conserver la main sur l’affaire familiale… Quitte à se mettre à dos les investisseurs comme les joueurs. En outre, certaines de ses déclarations ont été très mal prises, notamment celles sur le fait que Skull & Bones était le premier jeu quadruple A à sortir sur le marché, affirmation pour le moins prétentieuse au regard de la qualité du titre et de son succès très limité…
Reste désormais à savoir si Assassin’s Creed Shadows permettra à la marque de redresser la barre avant le mois de mai. Rien n’est moins sur si l’on considère les différentes polémiques en place depuis son annonce initiale. L’avenir est donc plus qu’incertain pour le groupe désormais.