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Rencontre entre Lantosoa Rakotomalala et Mark Chalmers, mardi, dans les bureaux de l’ambassade malgache à Washington. |
L’ambassadrice de Madagascar aux États-Unis a rencontré, mardi, le président-directeur général d’Energy Fuels, la firme américaine qui est devenue la maison mère de Base Toliara. Pour les minéraux critiques ainsi que pour Energy Fuels, cette année sera décisive.
Le projet Base Toliara est bien sur les rails, mais il reste encore des éléments à peaufiner. Ce projet, qui concentre un investissement massif de la part d’Energy Fuels dans le Sud de l’île, a encore une fois été l’objet de discussions lors d’une rencontre entre Lantosoa Rakotomalala, ambassadrice de la Grande Île à Washington, et Mark S. Chalmers, PDG d’Energy Fuels, qui s’est tenue dans le cadre feutré de l’ambassade malgache à Washington, mardi dernier.
L’ambassade malgache a rapporté l’intérêt de cet investisseur américain pour l’exploitation de l’ilménite et des éléments de terres rares à Ranobe, dans le cadre du projet Toliara. Un intérêt exprimé par Mark Chalmers lui-même dans une interview accordée au site spécialisé Crux Investor il y a deux jours. Il y détaille les ventilations des programmes d’Energy Fuels cette année et évoque également le cas du projet Toliara. Selon lui, le projet avance. Les avocats de la firme sont en constante relation avec le gouvernement, notamment pour finaliser les documents nécessaires à l’officialisation des accords de partenariat récemment signés entre la firme et l’État malgache.
Confiant
« Energy Fuels prévoit de prendre une décision finale d’investissement pour le projet Toliara d’ici environ 14 mois. En attendant, le projet reprend ses activités de développement, suspendues par une précédente interruption gouvernementale. Si le projet est approuvé, Toliara créerait d’importantes synergies avec l’usine White Mesa d’Energy Fuels, qui traiterait la monazite de Toliara pour produire des terres rares », a-t-il expliqué à ce journal spécialisé.
Le PDG d’Energy Fuels reste confiant dans le potentiel de l’ilménite de Ranobe. Le projet minier sera en effet le « joyau » du portefeuille d’Energy Fuels, qui vise à disposer d’actifs importants dans l’exploitation des sables minéraux lourds de qualité.
« Si l’on regarde le secteur des ressources, peu d’entreprises possèdent des actifs de classe mondiale, à grande échelle et selon tous les critères d’évaluation. En poursuivant nos négociations, nous constatons la motivation du gouvernement malgache, tout comme la nôtre. Ce projet représente une véritable opportunité pour notre entreprise », a souligné Chalmers.
Lors de la rencontre à Washington, l’ambassade malgache a également indiqué que les retombées économiques du projet, notamment en termes d’emploi et de développement des communautés locales, ont été au centre des discussions. L’accent a été mis sur l’importance de la conservation de la biodiversité et du bien-être des communautés pour garantir un progrès durable.
De telles discussions ont déjà eu lieu maintes fois à Antananarivo, notamment lors des récentes rencontres entre l’ambassadrice des États-Unis à Madagascar, Claire Pierangelo, le ministre des Mines et le ministre du Commerce. Les avantages économiques et sociaux du projet pour le Sud de Madagascar ont été évoqués lors de ces échanges, avec un accent sur le développement durable.
À lui seul, le projet Toliara pourrait produire plus de 800 000 tonnes d’ilménite, 60 000 tonnes de zircon et plus de 8 000 tonnes d’oxydes de terres rares par an, sur une durée de vie de plus de 30 ans.
Itamara Otton