Et si le QG des Transformers se cachait dans un village tarnais ? Sébastien Touron, ancien danseur fasciné par la série, fabrique des costumes XXL, à l’effigie des célèbres robots de métal. Nous avons poussé les portes de son atelier.
Le parcours de Sébastien Touron est tout aussi atypique que son activité. Danseur pendant 10 ans, il a toujours été intrigué et passionné par les costumes qu’il portait. Lorsque l’âge l’a poussé à ralentir sa carrière sur scène, il est petit à petit amené vers l’événementiel et se lance dans l’aventure Lumynight en 2017.
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“Mes deux premières réalisations étaient de simples robots sans rapport avec les films”, précise le costumier avant d’ajouter : “Je n’en étais pas particulièrement fier… Mais quand j’ai vu les yeux des enfants briller lors des premiers événements, je me suis dit : il y a quelque chose à faire.”

Sébastien Touron allie alors sa passion pour les films de la série Transformers et sa nouvelle activité. Sa toute première création inspirée des robots transformables voit le jour : “Yellow Bee”. Pour pousser le réalisme le plus loin possible, ce robot de 2,6 m est équipé d’un micro, d’une voix robotique et de plusieurs effets sonores.
Aujourd’hui, sa flotte de robots compte six modèles : deux versions de “Yellow Bee”, mais aussi “Blue Truck”, “Red Bull”, “Green Roadster” et “Bad Tron”, chacun avec ses particularités visuelles et techniques.
Les dessous de la conception
“Je ne suis pas du tout manuel, j’ai dû tout apprendre”, confie le fondateur de Lumynight. Peinture, vernis, effets d’ombre et gadgets technologiques en tout genre : tout est pensé pour un résultat au plus proche de la réalité. “Aujourd’hui, j’essaye d’intégrer du silicone pour rendre certains éléments encore plus réalistes”, ajoute-t-il.
Pour des raisons évidentes de poids, les costumes ne sont pas constitués de métal mais de mousse Evazote. “C’est la même matière que dans les tapis de gym pour faire des abdos”, précise Sébastien. Il rajoute : “L’objectif, c’est qu’ils ne soient pas une contrainte trop importante pour ceux qui les enfilent.”

Car oui, ces robots ne sont pas vivants. Sébastien et huit de ses salariés enfilent les costumes avant chaque représentation. Un travail de longue haleine, puisque pour fabriquer un tel costume : “il faut compter au moins un an”. Enfiler le costume n’est pas non plus chose facile, car “il faut environ 20 minutes”. Sébastien commence par les jambes, qui le surélèvent d’au moins 50 centimètres, viennent ensuite les tibias, puis les cuisses, avant d’enfiler les pièces maîtresses : le buste et la tête. La magie opère alors lorsque tout l’équipement s’allume : le résultat est bluffant, on pourrait presque croire que Bumblebee vient de se transformer devant nous.
“Je ne veux pas abandonner ce côté local”
Son passé de danseur lui permet d’apporter une touche supplémentaire à ses créations. “Ce sont des robots, mais il y a de l’humain derrière et tout est pensé pour.” Ainsi, il travaille les mouvements afin que les costumes ne soient pas de simples expositions statiques mais puissent réellement prendre vie.
Le savoir-faire de Lumynight a même attiré l’attention de Hasbro, qui collabore avec Sébastien pour le lancement des jeux et films Transformers en France. Des opportunités à l’étranger émergent également : le Grand Prix de F1 au Qatar, notamment, souhaiterait s’attacher ses services.
Mais l’entrepreneur réfléchit avant de se lancer : “Je ne veux pas abandonner ce côté local et cette magie qu’on donne aux enfants ici.” Une manière de rappeler que, derrière ces impressionnants robots, c’est avant tout la passion qui l’anime.