Dans le sillon du groupe français Gojira qui avait enflammé les JO de Paris 2024 avant de gagner un précieux prix aux Etats-Unis, le métal séduit le public.
© ZHANG YUWEI/AFP
– Le groupe de heavy metal français Gojira se produit à la Conciergerie lors de la cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques de Paris 2024 à Paris, France, le 26 juillet 2024.
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« Ah ça ira, ça ira, les Aristocrates à la lanterne… » Souvenez-vous du groupe de métal Gojira jouant sur la façade de la Conciergerie lors des JO de Paris 2024. Marie-Antoinette au balcon, la tête coupée entre ses mains, et les riffs de guitare électriques qui crachaient les décibels sous une pluie battante. Une vision de l’enfer, qui a aujourd’hui un petit goût de paradis. Début février, Gojira a reçu à Los Angeles un Grammy Award, la plus prestigieuse récompense de l’industrie musicale.
« C’est une année fantastique pour toute la communauté des métalleux », déclarait alors le chanteur guitariste Joe Duplantier (48 ans), qui a grandi avec son frère Mario, batteur du groupe, dans les Landes à Ondres. Leur performance collective avec la chanteuse lyrique Marina Viotti, baptisée « Mea Culpa », a devancé des pointures du milieu comme Metallica. Des groupes prestigieux pour qui Gojira a déjà prêté la voix en première partie, signe de leur adoubement.
« Le paradoxe du métal c’est qu’il ne passe pas en radio mais conserve un public fidèle qui a les moyens d’assouvir sa passion, note Mehdi El Jaï, cofondateur du label Verycords (Ramstein, Iggy Pop…). Dans notre secteur, le merchandising est très important, avec des codes d’appartenance. Et on vend beaucoup de disques, surtout des vinyles, que les gens n’ouvrent souvent pas pour les garder en objet de collection. Il y a un petit côté fétichiste ».
Au Hellfest, les festivaliers dépensent 400 euros par jour !
Avec 3 millions de vues en un mois de mise en ligne sur Youtube, le clip olympique de Gojira a dopé l’audience du groupe sur les plateformes (2,2 millions d’auditeurs mensuels sur Spotify), même si le streaming pèse moins que d’autres style musical dans les revenus des artistes. « Le métal français séduit un public de plus en plus large pour qui le rapport au concert live est toujours aussi important », ajoute Mehdi El Jaï. Il suffit de jeter un œil au Hellfest, le plus gros festival du genre (et d’Europe !) organisé chaque été à Clisson (Loire-Atlantique) : 240 000 spectateurs sur 4 jours, un panier moyen à 400 euros par jour et 40 millions d’euros de chiffre d’affaires sur place.
Linkin Park, Scorpions, Sex Pistols : la programmation du Hellfest 2025 dévoilée
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« C’est devenu branché d’aller au Hellfest, un peu comme Coachella aux États-Unis. D’ailleurs, je sais que des représentants de Disney ont déjà demandé des tickets pour venir vivre l’expérience », indique Mehdi El Jaï.
Le festival innove en effet chaque année en proposant une scénographie étonnante, des décors massifs et tout une gamme de service, comme de la livraison sur site. « Malgré l’évolution du secteur, ce style musical n’a jamais été en danger car son économie repose pour deux tiers dans les ventes de places, de disques ou de merchandising. Et il fait une part belle aux groupes historiques, il y a une sorte de respect pour les références historiques, ce qui explique que des groupes comme Mass Hysteria ou Metallica remplissent encore des salles ou des stades plus de 30 ans après leurs débuts », ajoute Mehdi El Jaï. Le métal, ça crache !
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