Le groupe français Gojira a remporté le Grammy Award de la performance metal de l’année dimanche soir à Los Angeles.
Un trophée qui récompense “Ah ! ça ira”, sa performance explosive aux JO de Paris avec la chanteuse lyrique Marina Viotti.
Retour sur la carrière d’une formation qui a fait résonner le metal tricolore comme jamais sur la scène internationale.
Avec sa performance spectaculaire lors de la cérémonie d’ouverture des JO de Paris 2024, le groupe français Gojira avait marqué les yeux, les oreilles et les esprits de la planète entière. Sans surprise, ou presque, “Ah ! ça ira”, leur duo explosif avec la chanteuse lyrique Marina Viotti, s’est vu décerner dimanche le Grammy Award de la performance metal de l’année, un trophée qu’ils sont venus chercher avec le compositeur Victor Le Masne.
“C’est un grand jour pour nous“, a lancé depuis la scène le chanteur et guitariste Joseph Duplantier, 48 ans, après avoir remercié ses partenaires éclectiques dans cette incroyable aventure. “Nous voulons dédier ce prix à tous les groupes qui repoussent les limites“, a-t-il poursuivi. “Soutenez vos artistes locaux, soutenez vos groupes locaux parce que c’est là que ça se passe et qu’ils nous inspirent pour continuer !“.
Au départ, ils s’appelaient Godzilla
S’ils ont bénéficié d’une exposition inédite l’été dernier, les membres de Gojira n’ont pas attendu de surgir des balcons de la Conciergerie en flammes pour faire parler d’eux et de leur musique à travers le monde. Depuis plus de quinze ans déjà, c’est en effet le groupe de metal français le plus populaire de tous les temps sur la scène internationale, rivalisant avec les stars anglo-saxonnes du genre.
Originaire de la petite commune d’Ondres, dans les Landes, Gojira a été créé en 1996 par Joseph Duplantier et son frère Mario à la batterie. Complété par le guitariste Christian Andreu et le bassiste Jean-Michel Labadie, ils s’appellent au départ Godzilla, en hommage au célèbre monstre japonais. Pour des raisons de droits d’auteurs, ils se transforment en Gojira… la prononciation du personnage en japonais.
Musicalement, le groupe sort rapidement du lot grâce à son mélange de death metal et d’influences progressives, et des paroles marquées par leur intérêt pour différentes formes de spiritualité, à rebours de l’imagerie morbide de pas mal de leurs contemporains. Sur scène, c’est un véritable ouragan visuel et sonore que les plus grands festivals s’arrachent. En 2012, leur performance en ouverture des titans de Metallica au Stade de France est mesuré à 120 décibels, un record dans l’enceinte de Saint-Denis !
Depuis 2014, Joseph et Mario sont installés aux États-Unis où ils ont créé leur propre studio d’enregistrement dans le quartier du Queens, à New York. Inspiré par la mort de la mère des frangins, l’album Magma marque un virage musical pour Gojira, avec l’emploi d’un chant mélodique sur certains passages. Avec plus de 400.000 exemplaires vendus dans le monde, c’est un succès inédit pour un groupe de metal français. Et deux premières nominations aux Grammy Awards à la clé.
Gojira, c’est aussi un groupe engagé dans la défense de l’environnement. Dans le sillage de la chanson “Amazonia”, extraite de l’album Fortitude, leur dernier en date, les musiciens ont organisé une collecte de fonds pour les Indiens d’Amazonie dont les terres sont menacées par les incendies. On leur doit également un appel à la fin de la chasse aux éléphants et une pétition contre l’exploitation des fonds marins. “J’ai déjà entendu des gens dire : ‘Hé mec, occupe-toi de la France ! Que vas-tu faire au Brésil ?’”, racontait Joe Duplantier en 2021 au site Metal Injection. “Et devinez quoi ? Je suis un être humain, je vis sur cette planète, et j’ai peur pour elle.”
L’été dernier, au lendemain de sa performance sur les berges de la Seine devant des millions de téléspectateurs, le chanteur s’est joint à une manifestation à Copenhague, au Danemark, afin de réclamer la libération de Paul Watson, l’activiste canadien arrêté au Groenland suite à un mandat d’arrêt du Japon l’accusant de dommages et blessures lors de l’assaut d’un baleinier. Les deux hommes sont amis de longue date : en 2011, Gojira avait composé la chanson “Of Blood and Salt” afin de soutenir son combat contre le massacre des dauphins aux îles Féroé.
Prochain rendez-vous pour les fans de Gojira ? Une grande tournée française de 13 dates qui débutera au festival de Carcassonne le 29 juillet et passera par 11 Zénith à travers l’Hexagone, avec en point d’orgue une soirée à l’Accord Arena à Paris le 30 novembre prochain.